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lundi 11 octobre 2010

Scenarios contrastes pour le marche eco efficacite energetique d'ici 2020 -

Scenarios contrastes pour le marche eco efficacite energetique d'ici 2020 - Recherche & developpement - Le Moniteur.fr

L'étude de prospective à l'horizon 2020 sur l'éco-efficacité énergétique dans le bâtiment réalisée par l'Observatoire national du Bâtiment pour le compte de l'Union des Entreprises de Génie Climatique et Energétique de France montre qu'il faut adopter une certaine prudence face à un marché à plusieurs visages.

Economie d'énergie, développement durable, réglementation thermique, nouvelles technologies, contraintes normatives....Beaucoup de discours autour de ce thème, mais quel marché ? C'est en partie pour répondre à cette question et pour lever les voiles du marché de l'éco-efficacité énergétique, dont l'évolution reste obscure que l'UECF/FFB (6 700 adhérents spécialistes du génie climatique) a fait réaliser par l'ONTSBTP une étude intitulée « éco-efficacité énergétique : prospective bâtiment 2020 ». « La mine d'or, c'est le Grenelle et son impact sur le bâtiment. On recherche où sont les pépites », résume, non sans humour, Jean-François Marty, président de l'UECF. On parle beaucoup d'efficacité énergétique, mais on ne voit pas le marché, ni son évolution possible. Il nous faut poser des bases pour pouvoir dessiner les contours de notre métier d'ici 2020 ».
A partir de groupes de travail réunissant l'ensemble de la filière (installateurs, fabricants, énergéticiens, entreprises de maintenance, distributeurs) et d'entretiens d'experts, l'étude s'appuie sur 6 facteurs moteurs qui conditionnent le futur du marché de l'EEE : le contexte économique, la réglementation du marché de l'énergie, la réglementation thermique, la politique d'incitation gouvernementale, le prix de l'énergie et la position des banques. Exceptée la réglementation thermique, tous les autres facteurs sont variables, et amènent à un paysage incertain car on ne peut pas les maîtriser.
D'où la construction de 6 scénarii, qui ont fait l'objet d'une analyse de leurs conditions d'émergence, de leur déploiement dans le temps, de l'anticipation de leurs impacts possibles sur le marché, les acteurs et les offres.

6 futurs possibles

Scénario A "Éco-Efficacité Énergétique : le marché reste limité"
Ce scénario concerne un marché de l'Éco-Efficacité Énergétique qui ne décolle toujours pas. Il reste "un problème de riches", cloué par une conjoncture économique morose qui casse toute dynamique constructive et favorise l'inertie. Des exemples limités existent néanmoins, notamment chez les grands comptes dans une simple logique d'exemplarité et de communication.

Scénario A, variante "Éco-Efficacité Énergétique : le marché est frémissant"
Cette variante au scénario A est marquée par une inflation importante du prix de l'énergie. Dans ce contexte, il apparaît encore que le marché de l'EEE reste limité. En effet, l'Europe continue de connaître une conjoncture économique à contrecourant du reste du monde et finalement subit plus le dynamisme des autres, qu'elle n'en profite. Dans cette logique, la seule qui prime est le retour sur investissement (ROI). La conséquence directe est le renforcement de la fracture énergétique.

Scénario B "Éco-Efficacité Énergétique : le marché s'installe"
Dans ce deuxième scénario, le ton est définitivement plus optimiste que précédemment. En effet, avec le retour de la croissance, le marché de l'EEE trouve le levier nécessaire à sa réalisation. Il s'impose aussi comme une nécessité (prix de l'énergie élevé) avec une mise en oeuvre de manière naturelle et élargie par les donneurs d'ordres.

Scénario C "Éco-Efficacité Énergétique : une contrainte par le prix de l'énergie"
Dans ce troisième et avant-dernier scénario, le marché de l'Éco-Efficacité Énergétique est une nécessité : les donneurs d'ordre modifient leurs arbitrages de dépenses et/ou de consommation. Cependant, cette nécessité est imposée et sa mise en oeuvre se fait souvent dans la douleur, reflet notamment de fractures sociales (précarité énergétique).

Scénario D "Éco-Efficacité Énergétique : une contrainte plus qu'une priorité"
Ce dernier scénario est celui que nous souhaiterions tous ne pas voir se dérouler. Le marché de l'EEE décolle dans la douleur. Sa nécessité n'est pas prioritaire, mais contrainte.
Une grande partie des agents économiques n'a pas les moyens de cette mise en oeuvre et paye le prix fort de l'énergie, rendant encore plus fragile leur situation économique. La crise est économique, sociale et énergétique.

Scénario D, variante "Éco-Efficacité Énergétique : même plus une priorité"
Dans cette variante au dernier scénario, c'est le prix de l'énergie qui fait la différence. Il n'est pas de réelle reprise de l'économie mondiale et le prix de l'énergie n'augment pas de manière significative, restant sur les moyennes de prix connues dans les années 2009-2010.
Le marché de l'EEE ne décolle pas, toujours donc cloué au sol par un contexte économique de crise qui rend très difficile le respect des contraintes techniques imposées par l'État dans le cadre des nouvelles réglementations. L'Éco-Efficacité Énergétique est clairement un problème de riches. Avant de traiter ce point, la majorité des ménages cherche à se loger et manger.

Pas de scénario catastrophe

Les six futurs possibles envisagés pour anticiper et mesurer les impacts des politiques actuellement mises en oeuvre sur la filière bâtiment dans le cadre de différents contextes socioéconomiques, ont ainsi fait apparaître des situations très contrastées pour le marché de l'EEE à l'horizon 2020, avec des écarts de plus de 300 points entre les scénarii extrêmes qui peuvent se dérouler demain.
D'une manière générale, pour chacune de ces tendances possibles, il ressort des constantes : le fort impact de ces orientations de marché sur les métiers de la climatique, de l'isolation, de l'installation électrique et une évolution pas aussi rapide que l'on pouvait le penser. Par ailleurs, la rénovation aura un rôle dynamique prépondérant, de par son volume, mais le neuf joue toutefois un rôle important, celui de donner l'exemple et de générer une dynamique créatrice et innovante.
Si cette étude ne relève pas d'hypothèse catastrophe, pas question pour autant d'y trouver l'Eldorado. Traduction... « Et de se lancer avec frénésie sur ce marché, indique Jean-François Marty. Nous ne sommes pas sur un marché se substitution, il ne faut donc pas mettre ses œufs dans le même panier. Il faut lutter contre l'opportunisme («les vendeurs de crédits d'impôts »), travailler sur la qualité de nos ouvrages et bien sûr continuer à former nos installateurs pour qu'ils soient capables d'établir les bons diagnostics et d'offrir du conseil ». Et le Président d'apporter sa note d'optimisme : "Le marché existe ; d'ailleurs nous sommes en train de travailler sur un outil qui permettrait d'apporter aux clients les garanties de résultats réelles ».
Dans la continuité de cette étude, le "Club 3E Bâtiment 2020", qui va être créé, aura pour mission de suivre les différents scénarii, l'évolution annuelle du marché et d'analyser les besoins des donneurs d'ordre par nature d'ouvrage.
Affaire à suivre...


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